Composé du verbe "crever" et de "coeur", le nom désigne un terrain infertile qui "crève le coeur" des paysans.
Une des figures de proue de la seigneurie de Crévecoeur est Philippe de Crévecoeur, plus connu sous le nom de maréchal de Cordes. En 1472, il participe au siège de Beauvais aux côté de Charles le Téméraire. En 1477, à la mort de Charle le Téméraire, il sert le roi Louis XI et est nommé gouverneur de Picardie, chevalier de l'ordre de St Michel et grand chambellan de France.
En 1517, à la maison de Crévecoeur, succéde la maison Gouffier de Bonnivet rendue célèbre par l'amiral de Bonnivet. Il participe aux guerres d'Italie, avant d'être envoyé en ambassade en Angleterre et en Allemagne. De retour d'Angleterre, en 1520, il acceuille François Ier, accompagné de sa femme Claude de France et de sa soeur Marguerite de Navarre, tous en route pour l'entrevue du Camp du Drap d'Or. Il est mortellement blessé à la bataille de Pavie en 1525.
Le 23 Mars 1590, Gribauval, l'un des chefs de la Ligue de Beauvais, voulant se venger du tort fait à son parti par les Bonnivet, vint à Crèvecoeur avec les neuf compagnies de la ville, une pièce d'artillerie et des échelles. Il se jeta à l'improviste sur le bourg qu'il pilla , tira trois coups de canon contre le clocher, et dévalisa l'église.
Après les Gouffier de Bonnivet, puis les Hanyvet de Mannevillette, les La Rochefoucauld-Liancourt composent la dermière maison seigneuriale de Crévecoeur. Le plus illustre de cette famille est François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt, duc de Liancourt, marquis de Crévecoeur et grand maître de la garde robe des rois Louis XV et Louis XVI. Nommé pair du royaume en 1815 par Louis XVIII, élu président du conseil général de l'Oise, il est le précurseur dans de multiples domaines, comme la culture de la pomme de terre et la création d'une école d'instruction aux arts et métiers pour les fils de militaires pauvres.
Les 23 et 24 mars 1790, un immense incendie détruisit 400 maisons et provoqua un mouvement de solidarité nationale.
Au XIXeme, les habitants confectionnaient de nombreuses étoffes de laine, connues sous les noms de : Escot, Blicourt, Anacoste, Alépine.