LA CATHEDRALE SAINT-PIERRE

L'évêque Milon Comte de Nanteuil décide en 1247 de faire construire sur l'emplacement d'une cathédrale primitive de l'époque carolingienne, la plus haute et vaste église du royaume. Seuls le choeur et les croisillons ont été exécutés. Sur l'emplacement de la nef projetée sont les restes de la cathédrale ancienne, du VIème, appelée Basse-Oeuvre. L'écartement excessif des piliers du sanctuaire provoqua en 1284 la chute d'une partie des voûtes qu'il fallut refaire et soutenir à l'aide de piliers supplémentaires. En 1338, l'évêque de Beauvais, voulant faire achever le choeur, choisirent Enguerrand le riche, architecte habile, pour l'exécution de ce travail. Les travaux durèrent quelques années, mais furent interrompus plus d'un siècle pendant les guerres du Moyen-Age. Il faut attendre l'an 1500 pour que les architectes et maîtres-maçons Jean Waast et Martin Chambiges, puis Jean Waast fils et François Maréchal, soient chargés de diriger les travaux pour la construction du transept de l'église, qui fut achevée en 1555. Mais au lieu de terminer la nef, dont une travée avait été commencée, une tour pyramidale haute de 153 mètres fut construite au dessus de la partie centrale de la croisée. Faute d'assises assez solides côté nef, elle s'écroula en 1573. On procéda aux réparations; on fit achever la croisée et élever ensuite les deux premières travées de la nef. Les guerres et le manque de fonds ne permirent pas de terminer cette cathédrale qui eût été le plus vaste et le plus élevé des édifices gothiques.
Par son ampleur, sa hauteur de 47 mètres, le choeur est unique au monde. Le choeur comprend six travées à cinq nefs et un rond-point entouré de sept chapelles. A l'extérieur, huit arcs-boutants soutiennent les voûtes de l'abside. Chacun d'eux porte la statue de l'un des principaux patrons du Beuvaisis. Les bas côtés du choeur, ont au-dessus des chapelles, une galerie ou triforium et des fenêtres éclairant directement le déambulatoire, disposition qui n'a pu être obtenue avec autant d'ampleur dans aucune autre église. Les hautes fenêtres n'ont guère moins de 20 mètres.
- Des tapisseries du XVeme au XVIIIeme (Flandres,Gobelins,Beauvais) la tapisse. On y trouve une statue tombale en marbre blanc de 1738, du cardinal de Forbin-Janson, par Coustou, ainsi que des peintures de Quentin Varin, Van den Berghe, Jouvenet, Charles de Lafosse, Grellet, Tiersonnier.
- La chapelle absidiale a retrouvé ses vitraux du XIIIeme. Deux verrières modernes l'encadrent. Dans les hautes fenêtres du choeur, vitraux du XIVeme. La plupart sont dus au célèbre Engrand Leprince et à ses fils.
- Sur le portail sud,l'immense rose de la Genèse de Nicolas Le Prince et les personnages de l'école des "Le Prince" du XVIeme.
- Le portail nord présente les statues des Evangélistes, des 4 docteurs de l'Eglise latine et des sybilles dans leurs costumes du XVIeme.
- Un premier orgue exécuté en 1530 par les célèbres facteurs lyonnais Alexandre et Charles Des OLIVIERS, installé dans la chapelle des fonds baptismaux est remplacé par un autre en 1827. Il sera détruit lors de la seconde guerre mondiale. Un petit orgue de remplacement prend place en 1850 dans le choeur. Le 20 mai 1979, un nouvel Grand Orgue, installé sur la façade Ouest, est inauguré.
- Le retable de Notre Dame de Marisel est dans la deuxième chapelle à droite du choeur.
- L'horloge astronomique de Mr Auguste VERITE construite de 1865 à 1868. Cette horloge , renfermée dans un immense et magnifique meuble vitré, mesure 12 mètres de haut, 5,12 m de large, comprend 52 cadrans, 90 000 pièces, 68 automates qui y animent la scène du "Jugement Dernier". Cette scène est commentée aux heures suivantes: 10h40, 11h40, 14h40, 15h40 et 16h40, tous les jours, sauf les dimanches d'été. Les évolutions de la terre, de la lune, des planètes, des étoiles, les marées, les heures des principales villes du monde, les années, les siècles, les cycles solaires y sont exactement indiqués.
- Une autre horloge, la plus ancienne horloge à carillon du monde, située dans la chapelle Sainte-Thérèse fut construite de 1302 à 1304 à l'initiative du chanoine Etienne Musique.
- Site Web: Cathédrale Saint-Pierre ainsi que Le trésor interne de la Cathédrale Saint-Pierre
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L'EGLISE SAINT-ETIENNE

Cette église portait précédemment le non de Saint-Vaast. La nef, partie romane de l'église, date du début du XIIe siècle, époque de la fondation de la commune de Beauvais. Le portail occidental du XIIIe est totalement mutilé. Au croisillon Nord est un pignon roman très orné sous lequel s'ouvre une rose, la plus ancienne sans doute, du genre de celles que l'on appelle "roue de fortune" où des personnages adossés au cercle extérieur marquent les diverses phases de la vie humaine. Les voutes et croisées d'ogives du bas, cotè sud, comptent parmi les plus anciennes de l'époque gothique. Les croisillons nord et sud du transept sont du XIIe. Le nouveau choeur, élevé au XVIe siècle, comprend quatre travées droites, et un chevet à pans coupés entouré d'un déambulatoire où convergent les chapelles. Les voutes sont décorées de clefs pendantes. A l'intérieur, Saint-Etienne présente encore un mobilier intéressant. Des sculptures, plusieurs retables peints et la chapelle-baptistère donnent une idée de ce que fut la floraison artistique et la puissance de Beauvais au XVIe siècle.
Quant au clocher, installé au Nord-est, il fut achevé en 1674. C'est à cette époque là, qu'a été détruite l'ancienne tour lanterne qui se trouvait à la croisée du transept.
L'église est un véritable musée de vitraux du XVIe. On doit à Engrand Leprince "L'arbre de Jessé" exécutée en 1518. Parfaitement préservé, ce chef-d'oeuvre se trouve à gauche du choeur. Le thème du vitrail traite de la généalogie du Christ. De ce bel arbre aux grandes feuilles sortent à mi-corps deux prophètes et dix rois. On a pu mettre un nom sur trois têtes de ces personnages: en bas à gauche, François Ier, à droite Charles Quint, au dessus de ce dernier Roboam, autoportrait d'Engrand le Prince.
- Sainte Angadrême (statue du XVIe siècle)
Alors qu'un jour d'hiver l'abbesse Angadrême allait chercher des braises chez le maréchal-ferrand pour chauffer l'abbaye, elle se vit accueillie par un jet de tisons incandescents. Nullement affectée de brûlures, elle fut dès lors consacrée au Moyen-Age comme protectrice contre les incendies. Les reliques d'Angadrême, patronne de Beauvais, furent montrées sur les remparts de Beauvais lors de l'assaut de Charles le Téméraire en 1472, en signe de résistance, et la sainte aurait, selon la légende, aidée à la victoire.
Ouvert toute l'année de 9h30 à 11h30 et 14h à 16h. Tél : 03 44 48 11 60
L'EGLISE SAINT-BARTHELEMY

Le chevalier Heylo (ou Heilon, ou encore Hilon), un officier proche de l'évêque et chargé de la défense épiscopale qui est à l'origine de sa fondation. La collégiale offerte pour l'entretien des chanoines allait dépendre de
l'évêque de Beauvais. Adossée à la muraille gallo-romaine, la collégiale Saint-Barthélémy donnait sur la rivière de Merdançon (rue Beauregard) et la porte du Chatel (ou de la cité) reliant la ville fortifiée au reste de la commune.
Dessinée en forme de croix à quatre branches égales, la collégiale comportait à l'origine une nef romane, un transept et un choeur gothiques. Elle subit des modifications au cours des siècles, pour être finalement vendue en quatre lots séparés en 1789.Tour à tour, elle deviendra magasin au XIXe siècle, servira de librairie
jusqu'à la 2eme guerre mondiale. Le syndicat d'initiative s'y installera de 1983 à 1989. Elle est aujourd'hui l'un des vestiges témoins du passé dont il ne reste que l'extrémité du croisillon nord.
L'EGLISE SAINT-JOSEPH

Rue Nully d'Hécourt, la chapelle néo-gothique Saint-Joseph rappelle l'existence de l'ancien institut agricole de Beauvais, fondé par les frères des écoles chrétiennes en 1855. Le frère Menée, son initiateur, sut y imposer un esprit de recherche et d'organisation. Aujourd'hui, l'Institut supérieur agricole de Beauvais (ISAB) est à l'extérieur de la ville. Cette chapelle est le siège de l'archiconfrérie de Saint-Joseph, créée en 1859.
En forme de croix latine, construite suivant les plans de l'architecte Delefortrie,la chapelle comprend une nef de trois travées, un transept et un choeur à pans coupés.
La façade Ouest en pierre est encadrée de deux contreforts en forme de tourelles, surmontés de pinacles. Le portail présente la Sainte famille entourée d'anges. Au sommet, s'élève la statue de Saint-joseph. Le reste de l'édifice est en briques et pierre.
L'intérieur est décoré de fresques et les vitraux sont l'oeuvre de l'atelier Lévêque, à Beauvais.
L'EGLISE NOTRE-DAME DE MARISSEL
Eglise du XIIe et XIIIe célèbre par le tableau de Corot exposé au Louvre. Une plaque, située entre les 52 et 54 de la rue Jean-Jaurès indique l'endroit d'ou fut peind le tableau.
- Retable du XVIe de l'école Jean Le Pot représentant "La passion de Jésus-Christ"
- Portail flamboyant du XVIe décoré au trumeau d'une charmante Vierge. Nef du XVIe. Clocher roman et chapelle du XIIe. Choeur à chevet droit du XIIIe.
L'ABBAYE DE SAINT-LUCIEN
Fondée au VIe, vers 585,sur l'emplacement du tombeau du premier éveque de Beauvais qui vivait au IIIe. Elle avait été ornée par les rois francs. L'église abbatiale de la fin du XIe è été démolie en 1792. Il reste une tour cylindrique et un mur de cloture.
L'ABBAYE DE SAINT-QUENTIN
Abrite aujourd'hui l'hotel de la Préfecture dans de beaux batiments du XVIIe et XVIIIe.
LA MALADRERIE SAINT-LAZARE
Transformée en ferme, il en reste une petite église romane, un batiment du XIIIe qui devait servir de réfectoire en bas et de dortoir au dessus, et une grange à trois nefs de neufs travées divisées par des arcades en tiers-point.
L'EVECHE
Dans l'ancien couvent des Jacobins, il ne reste qu'un remarquable édifice en pierre dont la façade est aérée par huit baies en tiers-point surmontées de quatorze fenêtres sculptées.La toiture est très pentue. Un autre bâtiment donnant sur la rue des Jacobins est recouvert de pannes flamandes . Le prieur le plus important du couvent fut Vincent de Beauvais, érudit et ami du roi Saint-Louis. En 1816, le bâtiment fut racheté par Sophie Barat qui y fonda le nouvel ordre du Sacré coeur voué à l'éducation des jeunes filles. En 1905, après la séparation de l'Eglise et de l'Etat, on y installa un séminaire. C'est aujourd'hui le siège de l'évêché.
LA MANUFACTURE DE LA TAPISSERIE

C'est un édit de Colbert en 1664 qui fonde la Manufacture Royale de la Tapisserie de Beauvais et qui donne au directeur de cet établissement le monopole de la fabrication des tapisseries en Picardie. Louis XIV la visitera en 1684. L'établissement est d'abord confié à Louis Hinart, marchand, maître tapissier et entrepreneur, puis en 1678, à son fils Jean-Baptiste Hinart.En 1688, celui-ci criblé de dettes, devra se retirer. Philippe Béhacle, originaire de Flandres et formé aux Gobelins, reprend sa succession. C'est à lui que l'on doit les grandes et belles tapisseries représentant les actes des apôtres qu'on voit dans les salles de la préfecture.
A sa mort en 1705, les difficultés s'accumulent, les frères Filleul, puis Meroux ne firent qu'agraver le mal. En 1726, arrive Jean-Baptiste Oudry. Sous sa direction, Beauvais travaillera pour l'Europe entière créant d'immenses tentures relatant par exemple l'histoire de Don Quichotte.
De 1754 à 1780, Charron lui succéda, puis se fut Demenou qui établit une fabrique de tapis de pieds. La manufacture continuera sur cette lancée jusqu'à la révolution de 1789 employant plusieurs centaines d'ouvriers.
Le 8 octobre 1804, Napoléon Bonaparte décide d'en faire une manufacture d'Etat. Dés lors, la manufacture travaille pour les demeures impériales, se spécialisant dans la fabrication de meubles recouverts de tapisserie.
En 1920, elle renoue avec sa vocation créatrice, en produisant des oeuvres murales signées par des peintres contemporains comme Dufy.
En novembre 1935, la manufacture est rattachée au Mobilier National et gérée par une même administration générale qui regroupe les manufactures des Gobelins et de la Savonnerie. En 1940, les bâtiments sont détruits par les bombardements. Les ateliers de la manufacture s'installent aux Gobelins, avant de revenir à Beauvais en 1989. C'est à cette date, qu'elle est inaugurée par le Président de la République François Mitterrand.
- Les métiers de la Basse-lisse
La Basse-lisse est un métier horizontal (la Haute-lisse est verticale) sur lequel l'ensemble des fils de laine ou de coton, sont tendus horizontalement. Le lissier bâtit son travail en suivant un calque installé sous la chaîne. Rue Henri Brispot, ils sont douze à poursuivre la production des grandes tentures murales en utilisant les créations d'artistes contemporains. Il est possible de les regarder travailler les mardi, mercredi et jeudi de 14h à 16h.
A l'initiative d'André Malraux, et inaugurée par Françoise Giroud, s'est ouverte en 1976, la Galerie nationale de la tapisserie, près de la cathédrale. Elle présente une exposition permanente de tapisseries tissées dans les manufactures nationales, du Moyen-âge à nos jours, ainsi que les expositions provenant du Mobilier National.
- Manufacture nationale de Beauvais
24, rue Henri Brispot 60000 Beauvais
Tél. : 03 44 05 14 28. Ouvert du mardi au jeudi, de 14h à 16h30.
- Galerie nationale de la tapisserie
22, rue Saint-Pierre 60000 Beauvais
Tél. : 03 44 15 39 10. Ouverture tous les jours sauf lundi, de 10h à 12h30 et 14h à 17h.
L'HOTEL DE VILLE
Après l'incendie de l'Hôtel de ville en 1476, la municipalité décide d'acheter 3 immeubles contigus pour construire un bâtiment digne du statut de la ville, alors célèbre pour la qualité de ses tapisseries. L'évêque Augustin Potier de Gesvres lègue une somme de 3000 livres pour sa construction. Les travaux commencés en 1651, interrompus par manque de financement, seront repris en 1753 avec l'architecte Bayeux.
La façade classique, est ornée de pilastres ioniques et de guirlandes de fleurs. Elle est surmontée d'une terrasse à balustrade et des balcons. Au centre, un balcon plus important que les autres permet au maire de s'adresser à la foule. Sur le pignon central figurent les armoiries de la ville, ainsi qu'une horloge remplaçant les armes royales effacées lors de la révolution de 1789. Au cours de l'incendie de juin 1940, seule la façade est restée intacte. L'architecte chargé de la reconstruction, Georges Noël, lui a ajouté deux corps de bâtiment, légèrement en retrait et décorés de trophées. Le reste de l'immeuble est moderne, en forme de U. Sous le porche principal, une plaque rappelle que les représentants américains, britanniques et francais confièrent au général Foch le commandement des armées alliées le 3 avril 1918. Cette façade est un bel exemple de l'architecture française du XVIIIe siècle. A l'intérieur, on peut admirer une collection de tapisseries réalisées par la manufacture, et des vestiges archéologiques.
Le plus bel ornement de la salle du conseil est sans doute le tableau peint par Barbier l'aîné représentant Jeanne Hachette sauvant son pays. Ce tableau est un leg d'un ancien maire, Claude-François Walon décédé en 1806.
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LE MUSEE DEPARTEMENTAL

Le palais épiscopal, résidence des évêques-comtes de Beauvais jusqu'à la révolution française, a été tour à tour préfecture en 1811, rendu à l'évêque en 1822, puis Palais de justice inauguré le 9 mars 1846. Depuis 1973, il est devenu à part entière musée départemental de l'Oise, l'un des plus beaux musées de Picardie.
Situé au pied de la célèbre cathédrale, ce bâtiment qui s'appuie sur la muraille gallo-romaine est une forteresse du XIIe siècle plaquée d'une façade Renaissance. L'édifice a été rebâti au XVIe siècle et restauré au XIXe siècle. Les deux puissantes tours à poivrières furent construites en 1306, elles ont été édifiées à la demande de l'évêque Simon de Nesles pour protéger l'évêque d'une attaque des habitants de la ville. Au début du XVIème, l'évêque Louis Villiers de l'Isle Adam fait reconstruire le bâtiment principal dans l'esprit Renaissance, tout en gardant une décoration gothique flamboyant. Il ajoute une tourelle d'escalier à vis, flanquée d'une poivrière et surmontée d'un campanile ajouré dans lequel est toujours suspendue une cloche avec les armoiries de l'évêque. Le musée recèle des chefs-d'oeuvre.
- Collections archéologiques présentées au sous-sol. Une pièce en laiton martelé renferme une série de pierres sculptées, tête de roi, saint Jacques pèlerin, tête de Christ, provenant du Beauvaisis et datant de l'époque médiévale au XVIème.
- Salle d'exposition installée sous l'extraordinaire charpente du grenier.
- Toiles de Corot (Le vieux pont Saint-Michel à Paris et La vasque de l'Académie de France à Rome ) et le Sidaner, collection d'oeuvres de Maurice Denis, tableau monumental de Thomas Couture (9m sur 5m) sur l'Enrôlement des volontaires de 1792.
- Mobilier Art Déco, céramiques du Beauvaisis (Gréber, Delaherche, Ziegler).
- Les tapisseries consacrées à la fameuse "Histoire des Gaules".
Musée départemental de l'Oise
Ancien Palais épiscopal - 1, rue du Musée - Tél: 03 44 11 43 83
Ouverture: Tous les jours sauf le mardi et certains jours fériés de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Site Web: Les oeuvres exposées au Musée.
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LES RUES ANCIENNES

- LA RUE DU 27 JUIN
Seul ensemble homogène qui ait échappé à l'incendie de juin 1940, cette rue rappelle que le 27 juin 1472, Jeanne Hachette a galvanisé les énergies des habitants au point qu'ils repoussèrent les troupes bourguignonnes de Charles Le Téméraire. Celui-ci faisait le siège de la ville, au bout de cette rue, porte de Bresles.
Les maisons les plus anciennes sont en bois à colombages apparents ou cachés (XVe siècle, XIXe siècle), alors que les plus récentes allient la brique et l'ardoise ( XIXe siècle, XXe siècle).
La rue du 27 juin est le coeur du quartier piétonnier aménagé par la Ville et propose de nombreux cafés, des boutiques, et des petits restaurants sympas.
- LA RUE DE L'ECOLE DU CHANT
Le quartier qui entoure la cathédrale, habité par les membres du clergé et quelques notables, était bâti de superbes maisons à pignons pointus. Ce sont les clercs et leurs serviteurs qui occupèrent ces demeures jusqu'à la fin de l'ancien régime, les bourgeois et ouvriers habitaient quant à eux le bourg, au delà des anciennes murailles gallo-romaines. Jusqu'en 1940, la ville a su garder son allure médiévale.
Les plus anciennes maisons de la cité subsistent rue de l'école du chant et rue du Tournebroche. Elles sont en encorbellement, c'est-à-dire qu'elles comportent des constructions accolées aux murs (balcons, tourelles...), et soutenues par des consoles parfois sculptées.
- LES RUES DE LA MADELEINE ET D'ALSACE
Dans les rues de la Madeleine et d'Alsace, subsistent de belles maisons anciennes. Ainsi rue d'Alsace, les plus anciennes ( n°13,15,17, 19 et 21)datent du XVIe siècle et au n° 70, rue de la Madeleine, une maison ancienne du XVIIe siècle demeure.

- LA RUE GAMBETTA
Deux types de construction intéressantes subsistent dans la rue. L'hôtel du lion d'Or, au n°52,est tout en pierre de gros appareil, il s'orne d'un fronton en triangle et de lucarnes rondes flanquées de côtés en ardoise. Les hautes fenêtres ont conservé leurs petits bois à la française, des balcons en fer forgé et leur médaillon central. Autour du porche,l'ensemble est symétrique et harmonieux.
D'autre part,plusieurs maisons rappellent le style du début du XXe siècle, tout comme la poste au coin de la rue Racine, inaugurée en 1926. Les façades des n°40, 58, 62 jouent de l'alternance entre briques et pierres, les fenêtres étroites sont encadrées de blanc. Linteaux, balcons et corniches personnalisent chacune des habitations. Certaines arborent un revêtement en céramique issu des fabriques locales.

- LES BOULEVARDS
Des maisons bourgeoises de style 1900, épargnées par la guerre de 1940, bordent les boulevards autrefois fossés d'enceinte. Leur construction qui s'étendit sur une trentaine d'années met en valeur les céramiques fabriquées dans les manufactures Gréber, Colozier et Boulenger.
LES FORTIFICATIONS DE LA VILLE
- L'ENCEINTE GALLO-ROMAINE
"Caesaromagnus", le marché de César, tel est le nom que les Romains ont donné à la cité qu'ils implantent tout près de l'ancienne capitale des Bellovaques, conquis après de multiples batailles, vers 57 avant J.C.
Au IVe siècle, la nouvelle cité est ceinte de murs importants pour protéger la population contre les invasions de barbares venus par la Manche ou des plaines de Germanie. On construit sur les hauteurs pour échapper aux inondations. Le cours du Thérain est alors détourné vers le sud et longe une partie de l'enceinte qui
s'étend sur une dizaine d'hectares. Elle s'ouvre à l'Est par ce qui deviendra la porte de Chatel et à l'Ouest par celle du Limaçon. Au XIIe siècle, une nouvelle enceinte beaucoup plus large est construite sous le règne de Philippe Auguste. Les remparts d'origine gallo-romaine ont alors servi peu à peu de carrière ou d'assise pour les bâtiments construits depuis lors : le Palais épiscopal ou encore l'église Saint-Bathélémy.
Il subsiste cependant des vestiges de la muraille antique à l'intérieur de la galerie de la tapisserie, rue Racine, rue Philippe de Dreux et rue Beauregard.
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- LA PORTE DE BRESLES
La porte de Bresles est l'une des cinq entrées percées dans les remparts que la commune a fait édifier à la demande du roi Philippe Auguste. En effet, à la fin du XIIe siècle, les villes frontières du nord du royaume du roi, devaient renforcer leurs défenses contre la Flandre et l'Angleterre. Cinq portes gardaient la ville, la porte de Bresles, la porte de l'Hôtel-Dieu, celle du Limaçon, la porte Saint-Jean au Sud-Ouest et la porte de Paris au Sud-Est.
Avec le temps, et faute d'entretien, la porte s'est lentement dégradée. Elle fut finalement démolie en même temps que les remparts, au début du siècle dernier, pour faire place au boulevard et à la place du jeu de paume. La porte disposait d'une ou deux herses et d'un pont-levis pour ouvrir ou interdire le pont enjambant le Thérain. Malheureusement il ne reste aucun vestiges de ces deux éléments.
C'est face à la porte de Bresles, que Jeanne Hachette combat Charles Le Téméraire qui fait le siège de Beauvais en juin 1472.
- LA PORTE DU LIMACON ET LA TOUR DU CROU
La porte du Limaçon gardait l'Ouest de la ville. Elle était renforcée par un passage tortueux qui lui a donné son nom. En contre-bas, dans les marais (actuels faubourgs) s'élevait la tour du Crou. Destinée à protéger l'évêché, elle servit ensuite de prison avant d'être démolie vers 1810. La légende raconte qu'elle porte le nom de son premier prisonnier, Jacques de Craon, qui y fut enfermé en 1431.
Il ne reste rien de ces deux édifices, à l'emplacement desquels se trouvent désormais des voies de circulation et des logements.

- LA TOUR BOILEAU
La tour tient son nom de Jean Boileau qui était maire de Beauvais à l'époque de sa construction. Achevée en 1489, elle avait pour mission de consolider les remparts construits sous Philippe Auguste. L'invention de l'artillerie mettait en effet les murs de défense à portée des batteries installées au sommet des collines de Penthemont, de Saint-Symphorien ou du Mont Saint-Jean, distants de 150 mètres environ. On décida de renforcer la défense de la ville en couvrant le premier rempart, le pont et le moulin Saint-Jean. Dans le même temps, il fallait maîtriser les accès aux écluses régulant les cours des rivières, indispensables au travail des cinq moulins alignés sur les rives. Au début du XVIIe siècle, la tour est transformée en cachot pour les soldats des troupes espagnoles qui dévastaient la région.
Elle fut détruite en grande partie en 1767. Ce qui en reste servit de poudrière au XIXe siècle, avant d'abriter une caserne de pompiers. Aujourd'hui, seul un quart de la tour est conservé : la tourelle (cf.photo) et une partie des
annexes. C'est l'association des amis des fêtes Jeanne Hachette qui a élu domicile dans cet ancien bastion. La tour Boileau, ronde et trapue se dresse à 30m en avant des remparts sur une langue de terre entre deux rivières. Elle est flanquée d'une tourelle contenant l'escalier. Tour et tourelle sont reliées au rempart par un bâtiment qui fait office de pont au dessus du cours d'eau.
LA PLACE JEANNE HACHETTE
Cette place accueillit pendant des siècles le plus grand marché aux grains de la région.
Le bombardement effectué par l'aviation allemande en juin 1940, n'a rien laissé subsister de ce quartier commerçant. La place est reconstruite dans les années cinquante. En 1989, elle s'embellit de nombreuses plantations d'arbres. La célèbre statue de Jeanne Hachette qui trône au milieu de la place lui a donné son nom.
Inauguration de la statue
Cette oeuvre de Vital Dubray symbolise l'exploit de Jeanne Hachette. Elle fut érigée le 6 juillet 1851. L'inauguration a donné lieu à une cérémonie prestigieuse, en présence du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte. Après une messe solennelle en la cathédrale et les discours d'usage, une procession traverse la ville derrière cent cinquante jeunes filles portant l'étendard et la châsse de Sainte-Angadrême. La légende voulait en effet, que la sainte patronne de la ville dont la châsse avait été transportée sur les remparts ait facilité la victoire sur les Bourguignons.
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L'ESPLANADE DE VERDUN
Située en face du lycée Félix Faure, elle commémore les deux guerres mondiales. Quatre statues de 3,50 mètres de haut, évoquent les maréchaux qui ont commandé les forces françaises en 1940/45 : Alphonse Juin, Jean de Lattre de Tassigny, Philippe Leclerc de Hauteclocque et Pierre Koenig. L'ensemble sculpté par Charles Correia, à la demande du ministère de la culture, a été offert à la ville de Beauvais.
L'HOTEL-DIEU

C'est d'abord dans la paroisse Saint-Etienne que l'Hôtel-Dieu a été implanté, en plein quartier commerçant, près des Halles. Plusieurs fois brûlé, déménagé et reconstruit, il fut enfin bâti à l'Eglise Saint-Laurent, à la porte Nord, au milieu du XIVe siècle. L'Hôtel-Dieu ne fut pas préservé pour autant : installé à l'intérieur et à proximité de la muraille, il fut abîmé lors de la guerre de 100 ans et lors de l'assaut d'artillerie de Charles Le Téméraire en 1472. Les religieux y soignaient une cinquantaine de personnes.
En 1832, l'architecte Landon achève la construction des bâtiments en pierre de taille, resserrés sur plusieurs cours carrées. La porte monumentale était flanquée de deux pavillons aujourd'hui disparus. La première cour fut depuis transformée en esplanade pavée, ouverte sur des boutiques. L'alliance de pierres claires et de verrières rompt avec l'architecture de ce quartier peuplé de petites maisons individuelles en briques. C'est l'institution des
"trois corps" (l'évêché, le chapitre de la cathédrale et la commune) qui gérait ce domaine. Après la disparition des remparts, remplacés au XIXe siècle par les boulevards, l'Hôtel-Dieu fut à nouveau reconstruit et agrandi par l'architecte Landon, dans un style néo-classique. Il accueille alors 320 malades.
Depuis le déménagement du nouvel hôpital, cet édifice est transformé en un ensemble de logements et de commerces.
LE DOMAINE DE BUZANVAL
En 1630, Saint-Vincent de Paul séjourna à Beauvais et y installa une confrérie de charité qui préfigura "le bureau des pauvres". En janvier 1653, sous l'égide de Nicolas Choart de Buzanval, évêque de la ville, l'Hôpital général des pauvres ouvre ses portes, dans une maison de la rue du Moulin à l'huile avant de rejoindre en 1655, le site qui porte désormais le nom d'Espace culturel François Mitterrand.
Grâce aux achats et aux dons de l'évêque, le domaine fut progressivement agrandi. 300 à 500 personnes y vivaient en vase clos, recevant quelques rudiments d'instruction tout en travaillant le textile. Hommes et femmes occupaient des cours séparées et il y avait une école pour les enfants.Le bureau des pauvres était administré par les "trois corps", organisation associant l'évêque, le chapitre de la cathédrale et la commune. Ils s'occupaient des oeuvres d'assistance sociale et de la charité publique, géraient Buzanval, l'Hôtel-Dieu et le collège. En période d'épidémie et de disette, ils prenaient des mesures d'urgence en organisant des quêtes et des distributions de vivres. Sous la révolution de 1789, Buzanval devint un hospice, puis un hôpital jusqu'en 1986.
Cette institution nécessita l'édification d'un ensemble monumental qui s'agrandit au fil des siècles. Le bureau des pauvres occupe un rectangle de 8 000m2, autrefois bordé par les canaux du Thérain.
Il comporte des bâtiments de différentes époques . Il s'est développé autour de l'ancien Hôtel de Maubeuge, transformé en chapelle en 1668. De la maison-refuge, subsiste une belle pièce voûtée du XIIIe siècle. Un autre bâtiment à colombages et torchis donnant sur la rue du 27 juin conserve encore son élégante charpente du XVIIe siècle. De même l'imposante façade en pierre de taille édifiée en 1784, qui comporte deux pavillons saillants et un porche au tympan sculpté.
Derrière ce magnifique ensemble s'articulent des constructions qui ont été réalisées jusqu'au XXe siècle . Elles ceinturent les différentes cours. La réhabilitation de ce vaste espace architectural, décidée par la ville, a commencé en 1987. Il abrite aujourd'hui l'école des beaux-arts, l'école de musique, la médiathèque, des logements pour étudiants, des commerces et des locaux associatifs.
LES BAINS-DOUCHES
La création de deux établissements de bains-douches date du début du XXe siècle et permit enfin aux Beauvaisiens dépourvus de salle d'eau de se laver. Les bains-douches furent construits le long du Thérain où se déversaient les eaux usées.Celui situé cours Scellier a disparu pendant l'incendie de juin 1940, quant au second, situé, rue Racine, il subsiste mais a fermé ses portes en 1981. Il a été vendu aux services de l'équipement.
Les bains-douches comportent un bâtiment central surélevé avec deux ailes rectangulaires. L'entrée est réhaussée d'un perron à six marches pour donner à l'ensemble une certaine importance. La façade est décorée d'un jeu de briques rouges et beiges. Les motifs géométriques s'inscrivent dans des cartouches rectangulaires sur la rue et s'alignent sur les deux façades à pignons. La toiture est en tuiles rouges mécaniques, spécialité du Beauvaisis. A
l'intérieur, sous la charpente métallique, les murs des cabines de douches sont revêtus de beaux carreaux de faïence de Paris ou de l'est de France. Le sol est couvert de carreaux de grès incrustés, sortis de la fabrique d'Octave Colozier à Saint-just des Marais.
LA MANUFACTURE GREBER

La maison Gréber constitue un précieux témoignage de l'art décoratif architectural du début du XXe siècle et de la permanence de la céramique du Beauvaisis.
C'est Charles Gréber, avec l'aide de l'architecte Maurice Thorel, un amiénois, qui restaure, en 1911, la manufacture familiale. La façade est alors entièrement revêtue de carreaux de grès. Elle se compose de trois grandes parties verticales : au centre, le bas-relief en grès blanc représente Charles Gréber en "tourneur au travail", au niveau du premier étage, des deux côtés, une double série de pilastres ornées de salamandres encadre les fenêtres de la maison. Des inscriptions de différentes grosseurs soulignent horizontalement les limites de chaque étage.La toiture est à la mode bourguignonne, en tuiles de trois couleurs assorties au décor de la façade et disposées en losanges. Exemple unique de la région! Cette façade, située 63 rue de Calais, constituait une publicité remarquable pour la manufacture installée dans la cour. Cette maison, qui a subi de nombreux dommages est classée monument historique depuis 1979. L'année 1962, marque la fermeture définitive de la manufacture Gréber à Beauvais.
LE MUSEE SOUVENIR DU DIRIGEABLE R.101
Le dirigeable géant anglais R-101 s'est écrasé lors de son vol inaugural vers les Indes près de Beauvais le 5 octobre 1930. Cette catastrophe eut un retentissement mondial en son temps, bien plus important que celui du Hindenburg. Après avoir réuni bon nombre de documents, M Wattebled sacrifia une partie de sa maison pour créer un musée souvenir sur cette catastrophe.
Petit à petit le musée s'est agrandi, et maintenant, outre tout ce qui concerne le R-101, l'exposition nous offre un aperçu de notre histoire aérostatique. Le visiteur peut y découvrir toute l'histoire de la catastrophe à travers la presse de l'époque, des photos, des cartes postales, des morceaux et autres pièces.
Vous pouvez aussi y découvrir un historique sur les Zeppelins, les dirigeables américains et bien sûr sur les dirigeables français.
Boutique souvenir dans le musée : cartes postales ballons et dirigeables françaises et étrangères, livres , maquettes, bulletins de l'Association, broches, affiches dépliant, figurines Starlux, vieux papiers, ...
Le musée du R-101 et son association sont sans but lucratif régie par la loi 1901 ; son action est soutenue par l'Aéro-Club de France. A trois kilomètres du musée, vous pouvez voir le Mémorial de la catastrophe.
Horaires d'ouverture : contactez le musée au 03.44.02.69.31 - 31-33, rue de Paris, Quartier Sud Voisinlieu, 60 000 Beauvais.
CIMETIERE MILITAIRE DE MARISSEL
Nécropole nationale avec ossuaire, entretenu aux frais de l'Etat par le Ministère des anciens combattants. D'une superficie de 5655 m2, il contient 1368 corps, dont 1358 en tombes.